Soudain, Pandora s’exclame :
– J’ai envie de pisser.
Un large sourire illumine le visage de Nicolas. Il court presque jusqu’au gazon, assis pendant qu’elle relève sa jupe pour lui offrir une douche dorée. Il se délecte avec évidence du nectar de sa Maîtresse. Pour ma part, je suis à genoux, nue, mis à part l’écarteur de bouche pour recevoir l’urine à l’odeur entêtante. A cet instant, je rive mon regard au sien, bravant un interdit mais la tentation me dépasse. Et, j’y lis tout l’amour de notre communion perverse.
Une vraie douche par la suite puis nos dominants qui s’y rendent ensemble. Des cris s’échappent de la salle de bain pendant que nous préparons le repas, dociles. La table est dressée lorsqu’ils sortent le sourire aux lèvres.
Plus tard dans la soirée, Nicolas me serre la main. Nous sommes tous les deux à genoux à subir une séance de martinet, culs nus devant le feu de cheminée.
– Ne bougez pas, soumis, ordonne mon Maître pendant qu’il va rejoindre Pandora sur le canapé. Ils baisent, gémissent de plaisir, se moquent de notre position. Ils s’interrompent simplement pour venir se faire sucer par leurs esclaves. Nous dévorons ces lèvres ou cette queue luisantes puis reprenons la position d’attente. Encore des geignements… et sa main s’ agrippe un peu plus sur la mienne…
Encore quelques calineries et la soirée s’achève par mille baisers. Sans trop m’avancer, je suis sûre que nous jouerons d’autres actes.
Une fois dans notre chambre, mon ventre gronde car contrairement à mon Maître qui a libéré ses tensions, les miennes sont exacerbées. Pourtant éreintée par cette journée, je prends des risques à me coller à le cajoler. Mon sexe palpite, bouillant mais je n’aurais pas délivrance, il faut que je trouve une compensation. Son sperme. Bien sûr. Je m’en délecte à l’avance. Transcendant les consignes, je prends les choses en main, tant pis pour les conséquences. Je saisis son nœud, revenu parmi nous, le branle avec presque brusquerie, bestiale.
– Que se passe t il, soumise ?
Le ventre a pulvérisé le cerveau. Pas la peine, pas envie, pas moyen de répondre. Ma main se fait nerveuse sur son vit, en rythme avec les pulsations de mes lèvres. Entraîné à son tour, il ne pose plus de questions, renversement ponctuel de situation. Ma bouche engloutit sa queue avec férocité à la limite de la morsure. Tout se déroule très vite, je suis affamée de sa semence nourrissante. Je dégringole du lit, me mets à genoux en écartant largement les cuisses et ouvre la bouche. Je tire la langue, couine pour qu’il l’encastre. Sa mains sur ma tête, il cheville sa pine loin dans ma gorge jusqu’aux amygdales. Encore quelques va et vient et il se tétanise, jutant son foutre. Juste au fond de la gorge, mes papilles parviennent à peine à sentir son goût. Exactement, ce dont j’avais besoin pour calmer provisoirement le feu de mes entrailles. Cette fois, direction Morphée.
Dernier petit déjeuner. Nostalgie. Le week-end prend fin. Comme si la luxure pouvait avoir ses limites ? Absurde. Et pourtant, de manière pragmatique nous allons devoir quitter les lieux. Mines boudeuses devant le café, peu de paroles mais des étreintes fiévreuses. Même électriques. Pour moi surtout car certes ravagée par la fin de cette aventure mais fébrile pour le dernier acte. Le Maître m’a promis la jouissance.
L’énergie, la douleur accumulées ces derniers jours accompagnés par son acolyte frustration vrillent mon cerveau. Mon ventre est agité de spasmes en permanence. Chaque toucher, chaque geste, bruit, parole me font sursauter. Cette situation ne pourrait pas durer éternellement, mon corps ne le supporterait pas, proche de la crise de nerfs.
— Tu es si émotive ma soumise. Bien sûr, j’en connais la raison. Et je n’ai qu’une parole, tu vas jouir aujourd’hui. Cependant, tu en as conscience, tu seras corrigée avant.
Bien sûr que je le sais, j’ai assimilé la règle depuis longtemps. Mais le ventre a trop faim pour ne pas être impatiente de cette sentence.
Nue, dehors, poignets menottés à la poutre de la terrasse, désireuse de sensations. Le paddle, d’abord enflamme mes fesses, mes cuisses entre les ecchymoses résiduels. Je me cambre à l’extrême accueillant ce soulagement provisoire de mon feu ventral. 10, 20, 30, je crie à gorge déployée.
La canne ensuite, plus vicieuse car plus ciblée m’attaque. Il tournoie, colorie ma peau, lui-même emporté par ce tourbillon. Encore par dizaine… encore des plaintes.
— Tu vas me supplier…demande moi de jouir. Les larmes coulent, passé à la centaine. Je tremble, éperdue dans ce plongeon. Mais le ventre tient. Rien ne pourra l’apaiser.
— Pitié Maître, pitié…faites moi jouir. Un murmure pas plus, pas la force.
— Prépare toi ma soumise, dit-il d’une voix où je perçois sa joie contenue.
Accrochée à la poutre, accroupie pour la jouissance, j’ai perdu la raison.
Il me doigte longtemps, allant chercher loin, le point essentiel tandis que je le repousse presque dans ma folie, dans mon hystérie, hurlant comme une démente. Je me répand, plusieurs fois sur le gravier, me vide au fur et à mesure d’énergie et de liquide du fond de mes entrailles pendant de longues minutes. Il maintient son propre bras pour me fouiller encore et encore. Puis fait le tour, me prend une dernière fois, tremblant lui aussi, râlant, secoué de spasmes.
Il me détache enfin, je tombe par terre de faiblesse. Lui-même s’allonge, épuisé. Nous restons ainsi, sans bouger, juste enlacés.