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Léa est aux anges, pressant ma tête contre son intimité baveuse. Encore une fois l’aura féminine me fait devenir folle, je m’enfonce sans retenue dans ces douceurs acidulées. J’aspire, embrasse, suçote, mordille, ses lèvres grandes et petites avec gourmandise. Radieuse, elle se trémousse sur le canapé mais, généreuse, tient à s’occuper, une main toujours sur mon crane, elle embrasse férocement son Maître tout en malaxant les bourses du mien.
–Ne t’arrête pas surtout, réussit à articuler Stéphane pendant qu’il me fixe des lanières autour des cuisses.
Je n’y prête tout d’abord pas attention surtout qu’une langue vient me caresser mon sexe gonflé. Effectivement, avec un bref regard en arrière, je reconnais mon Maitre qui vient de guider le chien de Pandora entre mes cuisses.
– Un petit aperçu, soumis. Tu en rêvais ? La réponse se perd dans mes fesses.
Dans un second temps, Stéphane m’attrape le coude pour que je puisse grimper sur le canapé. Je constate alors la présence un gode ceinture entre mes jambes.
Ce membre viril me fait dresser le buste sur toute sa hauteur, afin de profiter du meilleur angle d’introduction de cet appendice. Les yeux mi clos, un sourire narquois aux lèvres, j’épie sa respiration qui évolue au rythme de mes mouvements puissants, je l’avoue. Comme une envie de tenir cette place inhabituelle. Comme galvanisée par cet attribut qui pilonne sans relâche. La belle soupire, les Maîtres se réjouissent.
Les bonnes choses ont une fin et je quitte Léa, haletante, une image de chaton repue me traversant l’esprit.
Ce que je n’ai pas saisi, car ma posture me fait occulter quelques interactions, est que la suite de mon programme est annoncée. Effectivement, une Domina s’approche de nous. Le conciliabule entre les protagonistes lors de nos pauses alcoolisées, prend immédiatement tout son sens. De fait, je suis guidée vers une alcôve.
Un homme, vautré sur canapé, semble attendre son tour. Je baisse les yeux lorsque la Domina, m’interpelle.
– Soumise, tu vas sucer mon mari. Ton Maître t’a offerte. Ne me déçois pas, dit elle d’une voix glaciale.
Muette, je ne peux qu’obéir et dégraphe lentement le pantalon de l’homme. Sa queue, quasi droite, frétille. Défaite de pénis artificiel, je goûte cette fois ci la chair non sans plaisir, je suis de nature plutôt adaptable. Néanmoins, le sentiment de dégradation traîne dans mon cerveau.
Mon Maître qui devine ma pensée, en rajoute.
– Ne me fais pas honte soumise. Je t’ai prêtée à mon amie.
Embarrassée mais consciencieuse, je décalotte le gland de ce membre pour le téter. L’homme émet un petit bruit de contentement. Aussi, je m’applique, avalant ce pénis demandeur, par petits morceaux puis sur toute sa longueur. Les soupirs font échos à l’enfoncement de ma bouche sur sa queue, la caresse buccale s’éternise. Aux aguets, je perçois la surveillance appuyée des Dominants.
– Ne t’arrête pas, chienne. Donne du plaisir à mon mari, susurre l’impressionnante Domina qui se glisse derrière moi.
Une fraîcheur, une caresse. La fellation s’accentue dès que mon sexe fait connaissance avec les doigts de la Maîtresse. Le lubrifiant est poussé à l’intérieur de mon anus qui accueille ses visiteurs.
– Cambre toi, ordonne t elle.
Un corps étranger me force l’œillet, exerçant des va et viens dans mon cul, il fallait s’y attendre. Le pubis dominant butant sans relâche sur mes fesses, je me fais culbutée sans ménagement, ma bouche s’agrandit mais vite réprimandée, je retourne à mon devoir.
– Qui t’a dit d’arrêter de sucer ? me lance t elle.
Penaude, je reprends ma tâche interrompue songeant à cette évolution de situation. La perte de mon membre factice pour la rencontre d’un naturel puis finalement la retrouvaille par derrière. La vie n’est que perpétuelles évolutions…
Comblée et comblant, je profite de ces instants, ne prêtant aucune attention au monde qui m’entoure. Je maîtrise en aucun cas la durée des séquences et accepte simplement la main de mon Maître sur mon crâne qui met fin à cette rencontre. Peu communicative en séance, je reste dans mes émotions pendant qu’il s’occupe de l’interactionnel.
Ma torpeur s’interrompt dès que je prends conscience de la fermeté de sa poigne dans ma chevelure. La soirée est déjà bien avancée comme en témoigne la foule clairsemée mais une scène finale s’impose.
La direction jusqu’au palan de la salle principale puis la mise en place des entraves sur mes poignets jusqu’à leur ascension verticale me confirme la nature de la suite : le fouet. La scène ultime.
Je me concentre sur ma respiration fermant les yeux pendant qu’il tourne autour de moi reproduisant une nouvelle fois la scène séculaire du prédateur. Avant de lancer son attaque, il s’approche vers moi pour me chuchoter les mots qui me feront accueillir.
-Je vais te fouetter ma belle. Je t’aime, chuchote t il.
Le cerveau assimile et ma respiration prend le diapason du plongeur en apnée. Un nouveau tour de ronde. Mes sens guettent ses mouvements. Mes sens toutefois quelque peu dispersés par une douleur lancinante, sournoise sur la poitrine. Lorsque j’entrouvre les paupières, je visualise la quinzaine d’épingles à linge qu’il a fixée sur mes seins. Il faut que je me ressaisisse car la douleur du fouet va me bousculer jusqu’à mes retranchements, je le sais.
Méticuleux, il s’est positionné de biais, organisant notre première rencontre. Un sifflement, le haut de la cuisse est touché. Je contrôle ma respiration. Deuxième zébrure, expiration. La connexion s’est établie, il scrute l’expression de mon visage, j’épie furtivement le sien. Troisième, quatrième, dixième, vingtaine…il s’est déplacé pour décorer mon autre flanc. Ma respiration s’harmonise au son du sifflement, de l’impact brut puis du retour cinglant du kraken.
Le Maître a repris son inspection menaçante, je devine ses enjambées autour du palan et j’endure ses lancés en continue. Sa silhouette entrevue par à coup, entre deux chocs où je ne me peux m’empêcher de le surveiller m’étourdis, me persécute, me grise. La souffrance n’est plus que plaisir, miroir du sien qui rayonne de son visage. Nous sommes partis dans notre monde ensemble.
Un palier est franchi lorsque tout à coup, il prend son élan pour abattre son fouet sur mon serre taille. Cette zone relativement protégée accueille ce coup alourdit. Cette fois l’impression est différente, j’étouffe sous cette force qui m’entoure la taille puis gémis sous la douleur naissante. Le cuir qui épouse le corps pour le meilleur et pour le pire.
Le bruit du sifflement, strident et celui de l’impact assourdissant m’affole, me rappelant les dresseurs et leurs animaux. Sauf qu’à cet instant, je suis la proie qui vacille dans ses entraves. Je suis partie, l’esprit emporté.
Ralentissement, les zébrures reprennent, les bras, les cuisses les fesses, je gigote, me débats dans ce tourment euphorique, faisant tinter mes chaînes. Puis je lève les mollets l’un après l’autre pour tenter d’esquiver, dans cette scène décuplée par cette accumulation de crainte et de honte. Oui, car il ricane, m’invective de cette piètre chorégraphie.
Encore un lourd déchirement, je suffoque et gémis. Un autre. La lanière telle un serpent étouffe sa proie, je perds pieds. Avant que je retrouve mes esprits, les lacérations de nouveau.
Ce manège durera longtemps, me videra de toutes mes forces et lorsque j’aurai compris que tout était terminé, reposant dans ses bras, mes yeux découvriront son regard transcendé puis le public amassé, attentif spectateurs.