Mes prisons nocturnes – 1ère partie – Oclide

Je gigote pour la énième fois, somnolente tandis que ma vulve pulse en vain. Le silence règne dans la chambre hormis le léger ronflement de mon Maître. Mille pensées tournoient dans ma tête. La soirée de la veille me revient en mémoire, flash de perdition qui m’échauffent l’esprit. Comme à chaque fois que j’y songe, mes lèvres s’enflent et main gauche l’effleure ne serait ce que pour l’apaiser. A l’instant où je veux concrétiser mon geste, mon poignet refuse de m’obéir. Tout à coup, je prends conscience. Notamment de l’étrange dureté du sol, puis de mes mains entravées et enfin de mes chevilles sans liberté. Je suis attachée au pied de son lit à même le sol.

Je suis maintenant complètement éveillée, allongée sur le côté, un mince tapi me protégeant du parquet.. Je tire mollement sur mes jambes qui, rebelles, demeurent dans la position horizontale. Mes mains sont proches de ma tête néanmoins le cuir ainsi quel e bruit des chaines me rappellent ma condition. Enchaînée comme un chienne aux barreaux du repos de mon Maître. Je remue encore une fois imperceptiblement sur les liens, m’imprégnant totalement de cette posture qui booste l’embrasement viscéral. Et, je fais le constat sans appel : malgré les contraintes physiques, je l’honore en silence, merci mon Maître, merci de m’offrir cette place de chienne soumise. Souriant, mon corps se détend et un sommeil profond me foudroie.

Le matin. Mon squelette n’a pas bougé d’un seul millimètre, intégrant sa servitude. Cependant, ce réveil se veut plus lucide, le symbolisme bestial me saute déjà à la figure et telle une brusque bouffée de chaleur fulgurante je sens maintenant un manque effervescent. L’éloignement, la déchirante séparation de mon Maître. Si proche mais si loin. Cette soumission indéfectible ne me suffit plus, je faiblis, je perds le contrôle de mes pulsions ventrales, je perds la bataille contre mon corps qui réclame le contact de sa peau. Quelle affliction, pire que les lacérations du fouet,  cette distance ravage mon épiderme. Je ferme les yeux, me crispe, secouée de sanglots secs, remuant par conséquent mes chaînes. Le bruit attire son attention, sa main descend vers le sol, touchant ma chevelure.

« Bien, ma chienne. Bien, tu as dormi à mes pieds toute la nuit. » murmure t il en me déliant les membres lentement.

« Rapproche toi maintenant »

Je me précipite dans son lit, fiévreuse, trempée, pour goûter son contact. Il m’accueille, m’enveloppe de ses bras. Puis, brutal, insère un deux doigts dans mon trou dilaté.

« Tu as vu dans quel état tu viens me rejoindre, chienne ? » constate t il. 

Piteuse, je n’ose prononcer un seul son. Sa queue raide me pénètre, elle m’a transpercée d’un coup franc sans aucune résistance et me pilonne avec force. Ballotée par ses chevauchements, je me rends compte que sa peau me donne plus de plaisir que son pénis. Comblée par sa proximité, droguée par sa peau. Il se masturbe dans ma chatte puis se retire sauvagement et descend préparer le petit déjeuner à mon plus grand désarroi.

Au salon, je m’empresse de me coller, me goinfrant de sa présence. Toute la journée se passera ainsi, j’emmagasine des réserves de lui, comme une affamée. Ce traitement moral produit son effet, dépendante, j’implore, inlassable, son attention, malmenée par ces flashbacks récurrents de solitude et d’asservissement. Nerveuse, je scrute l’horloge dès que je le peux, la nuit s’approche.. 

Depuis le début de la semaine, mon Maître me récompense avec cette punition. Au début, j’avais la permission de dormir à ses côtés comme à l’accoutumé mais avec, les poignets passés dans ses gants de cuir reliés entre eux et les chevilles dans des colliers de cuir. La position, confortable d’un point de vue physique l’était beaucoup moins ma partie psychologique. Son acte de domination commence à grignoter mon cerveau puis s’affirme quand je dois tenir cette pose, encore dans son lit mais à ses pieds. L’étape suivante fut le parquet, plus rigide et aussi emblématique qui bouscula mes neurones.  

Le soir pointe, j’angoisse, déchirée entre l’envie d’assouvir mon fantasme d’esclave et la détresse de subir cet éloignement. De toutes façons le choix est un luxe dont je ne dispose pas,  je me laisse donc porter par ces émotions contradictoires, vivant l’instant présent. Cependant, il parvient à me déstabiliser une nouvelle fois : 

— Allonge toi sur le matelas, m’ordonne t il. 

Devant ma mine déconfite, il ajoute : 

— Ne t’inquiète pas, j’en ai pas fini avec toi. Reprends ta position en chien de fusil, comme tu le fais pour t’endormir.

Intriguée, je rejoins mes mains repliant mes jambes, auxquels ils passent les entraves familières. Puis, une chaîne glaciale m’entoure la taille. J’ai toujours détesté ce contact froid sur ma chair mais serre les dents. Une figure qu’il exécute derrière mon dos, la chaine qui repasse devant moi, enfin celle ci s’accroche à celle qui relie mes poignets. L’autre extremité va s’arrimer aux chevilles. Cependant avant d’arriver à destination, il tire sur l’ensemble pour tendre la chaîne, m’obligeant à me recroqueviller davantage. Assimilant cette posture foetale forcée, exagérée, je plonge dans l’abnégation. Et l’attente.

Une dizaine de pages de lecture plus tard, il enchaîne : 

— Je vais éteindre. Bonne nuit ma chose. Tu es toute petite dans ces chaines, j’aime t’admirer de la sorte. Je fais ce que je veux de toi, ne l’oublie pas.

Rassérénée autant que affolée par ce discours, je gémis, faisant entendre les couinements de l’esclave. Comment pourrais je tenir la nuit entière ?  Il me bande les yeux et enfin pose une main apaisante sur ma tête. Ce geste m’emporte chez Morphée.

Vers 2h du matin, je me réveille, sans aucune raison apparente, mes membres ne sont pas endoloris et pourtant, le sommeil tarde à revenir. Je remue, m’agite afin de trouver une position adéquate tant et si bien qu’il s’éveille à son tour. Sans un mot, il me détache et m’enlace.Ce n’est qu’au petit matin qu’il aborde le sujet me fixant du regard : 

— Comment as tu passé la nuit ? Difficile encore. On va réessayer jusqu’à ce que ton corps s’habitue.” 

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