Nuit des interdits – 1ère partie – Oclide

Toujours cette attente qui alimente notre imagination. Même la préparation de la valise conditionne notre état d’esprit. J’ai endossé une robe noire très échancrée, révélant mon absence de soutien gorge et mes bas accrochés à mon porte jarretelles en vinyl. Des hauts talons rouge, puis, plus tard, mon évident collier. Mon Maître est comme à son habitude, tout en sombre, imposant en chemise. Le sac de jouets se prépare sans moi. Il faut que je vous précise que cela fait plus d’un mois que je n’ai pas eu d’orgasme suite à la volonté de mon Maître. Fébrile au moindre effleurement, je suis comme une pile électrique.

Le voyage en voiture concrétise notre soirée, cette fois nous y allons. J’ai mal au ventre. L’anxiété mêlée à la frustration. D’abord, une première étape à l’hôtel où nous achevons de nous apprêter. Étrange, nous ne sommes pas excités. Ah cette attente… 

C’est l’heure. Une cigarette et nous nous retrouvons devant la porte anodine de leur temple. Un long baiser, nous sonnons. Des bruits de talon raisonnent et une belle femme blonde nous fait entrer. Nous prenons quelques secondes pour nous accoutumer à la dissonance de la rue maussade et l’intérieur chaleureux. De fait, nous apercevons devant nous une piscine aux lumières tamisées, un escalier aux multiples bougies tandis qu’une douce chaleur nous envahie. 

O’drey, la maîtresse de maison, nous accueille. Très grande, de noir vêtue également par une robe sexy. Et, des yeux de chats envoûtants, d’un vert émeraude inquisiteur accompagné d’un sourire carnassier. En un éclair, je tressaille face à l’aura de la Domina que je devine. Reprenant mes esprits, nous montons les quelques marches et nous découvrons, émerveillés, leur loft. Jean-Marie, le maître des lieux, nous souhaite la bienvenue, très attentif à notre bien être.

Chez Jean-Marie, c’est son sourire empathique qui attire en premier. Puis, les yeux malicieux où la curiosité et la perversité s’y reflètent. Habillé couleur de nuit pareillement, sa personne transpire d’aisance.  Il nous tend immédiatement une coupe de champagne et nous fait visiter les lieux. 

La pièce principale est immense, composée d’une cuisine à une extrémité sur laquelle se prolonge un salon. Une majestueuse cheminée trône en son milieu, elle même entourée de canapés moelleux. Des escaliers conduisent vers des pièces ouvertes en demi étage ou une spacieuse mezzanine. Outre la beauté de l’architecture, le décalage prend tout son éclat dans la décoration de l’ensemble. Chaque tableau, chaque bibelot, gravure, petit meuble… est dédié au sexe. Une table de belle mesure déborde de multiples accessoires liés à la concupiscence. D’un autre côté, Un fauteuil en forme d’escarpin recouvert d’une étoffe léopard et quatre immenses toiles arborant des corps dénudés accompagnent les deux statues de femmes nues et dorées grandeur nature surplombant la pièce. De part et d’autre, se dressent divers godes, poulies ou autres menottes. Un film pornographique et une musique érotique achèvent de parfaire l’ambiance. Même le chat noir en collier qui se faufile entre nos jambes, ne dénote pas dans le décor. 

Nous sommes entrés dans un temple de perversions.

Après cette vision diabolique, Jean-Marie nous présente à la dizaine d’invités déjà présente. Sir Stephen nous salue. Un dominant expérimenté avec qui nous avons déjà discuté virtuellement. De fait, il se tient autoritaire dans une sombre tunique en cuir noir, ouverte sur la poitrine où luit une croix attachée en pendentif. Un fouet à la main, il nous présente Margaret, sa compagne. Debout, elle sirote son champagne emprisonnée dans un harnais aux multiples attaches qui lui recouvre la totalité du corps hormis les seins laissés indécemment visibles. Ses hautes chaussures compensées tranchent avec sa gorge mise à nue. Mon regard s’éternise sur son visage, recouvert part une sorte de masque intégral en lanières. Impressionnante.

Nous poursuivons notre chemin, les tenues sexy et les prénoms défilent. Le photographe de la soirée, tout en vinyl, nous rejoint, nous expliquant sa passion et ses interventions les plus discrètes possibles si nous lui donnons l’autorisation. Mon Maître acquiesce, en revanche, de stress j’efface spontanément cette information de mon cerveau.

La soirée n’a pas débuté et nous lions conversation avec un autre couple pour tenter de dissimuler notre nervosité. Le buffet, très fin, est servi. Même si le ventre est encore noué, il faut que je me restaure  pour emmagasiner de l’énergie. Aussi, je me laisse tenter sans trop de difficulté, certes, par un foie gras succulent et laisse à mon maître les crevettes en verrine. L’assemblée se complète, nous sommes une trentaine de personnes. 

Soudain, un mouvement dans le fond de la salle annonce l’ouverture des festivités. Mon Maître me traîne par la laisse qu’il m’a accroché pour se repaître du spectacle. En habitués, Sir Stephen et sa soumise ouvrent le bal. Elle est à genoux et se fait copieusement flageller par son Maître. Sir Stephen manie le martinet sur ses cuisses et fesses tandis que la belle se trémousse, geint avec force. Par conséquent, les gémissement se transforment vite en râles bestiaux. Les couples se concentrent vers la scène. Le ton est donné. O’drey s’est rapprochée de la soumise et la caresse nonchalamment. Ailleurs, j’observe un petit soumis d’un certain âge, au ventre bedonnant, se mouvoir vers sa Maîtresse prudemment. Elle a du lui ordonner de se mettre à nu et tourne maintenant autour de lui, se moquant de sa posture. Dans un autre recoin, une femme se fait lier les poignets aux barreaux d’un ratelier afin de la préparer aux pire supplices. Toutes ces images m’excitent. 

Je profite de mon champagne et de cette exhibition, quand, étonnée, Il m’ordonne d’une voix sèche de me rendre dans la salle de bain afin de m’appareiller. Si bien que je me retrouve en bas et serre taille avec porte jarretelles. Il m’installe la cagoule de chien et enfourne le plug à queue  dans mon cul. Je comprends alors qu’il a voulu me préparer pour faire une nouvelle entrée. Encore nerveuse, je me mets à quatre pattes et me retrouve à déambuler dans le salon. Ma tête ainsi courbée me permet qu’une vision fragmentaire focalisée sur les chaussures vernies ou à talons. Il m’emmène directement vers une paire masculine.

« Tu vas pouvoir dire bonjour à Jean-Marie en vraie chienne maintenant »

Je me frotte lascivement contre ses pieds, son mollet, me voûtant à l’extrême tandis que je sens une chaude main me caresser la tête. 

Je frétille. Je suis dans mon monde. L’inquiétude a disparu. Une autre  énergie habite mon ventre. 

La paire de chaussures suivante. Je reconnais les lourdes bottes compensées de Margaret. Elle flatte ma croupe ainsi que Sir Stephen à ses côtés. 

Je suis prête. 

Il me conduit vers un coin de la salle où j’aperçois, comme je peux, quelques couples qui ont commencé à jouer. Les martinets sifflent, les gémissement fusent et les seins sont libérés. Mais rapidement, je dois me concentrer sur les mains de mon Maître. Il me fait tendre les bras et m’accroche les poignets désormais menottés à un anneau fixé au plafond.  Le cul en arrière, de sorte que je dois me cambrer à l’extrême pour accueillir son martinet. Mon Maître frappe durement, des frissons parcourent mon corps, j’en demande plus. D’ailleurs, il augmente encore la cadence et mes fesses s’agitent de manière désordonnée. J’aime tirer sur mes liens pour me donner toute entière. Les coups cessent, une pause, déjà frustrée, mon corps est en feu et en redemande.

Essoufflée, je reste impassible. Je distingue sa voix mais il s’adresse à une autre personne. 

« Cambre toi, chienne »

Docile, je me mets en position. Encore quelques paroles inaudibles. La chaîne remontée mécaniquement tire sur mes poignets. Brusquement, un trait de feu déchire ma peau. La sensation est complètement différente, beaucoup plus douloureuse. Le fouet. Mon Maître flagelle le dos, les omoplates et les fesses. Haaaa quel plaisir. Mes gémissements jusque là inaudibles, prennent de l’ampleur. Encouragé, il redouble les impacts et s’applique à entourer ma taille de la corde. Celle ci termine son trajet sur ma cuisse tremblante. Mes jambes peinent à demeurer inanimées. L’exutoire est là, j’en profite, je crie à gorge déployée et mon ventre évacue la tension. Quelles émotions. Il prolonge encore quelques minutes jusqu’à ce que je ressemble à un pantin désarticulé, retenue par les bras. Ma peau est recouverte d’une fine pellicule de sueur. Mon souffle cherche son chemin. Quant à sa main qui effleure ma peau, elle me transmet son désir. […]

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