La moiteur estivale exaspère les sens et la volupté. A cela s’ajoute le contexte propice d’un mois d’août sans enfant. Après nos passions insulaires, nous avons regagné la région parisienne laissant nos bambins à la campagne.
Retour morose au travail mais vite oublié devant ces précieuses bulles de perversion que nous allons vivre. Les nuits seront courtes. Tant pis, on se reposera plus tard. Des automatismes se mettent en place, les médaillons accrochés à mes anneaux tintent et oscillent en permanence. J’ai reçu l’ordre de ne plus les ôter. Ce poids au début insignifiant pèsent à la longue sur mes lèvres. De plus, même avec les jambes serrés, je ne peux les dissimuler. Nue devant ma glace, je porte ma condition en toutes circonstances. La chienne porte son médaillon.
Ce soir, je prépare le dîner, nue. La séance ne sera pas percutante avant plusieurs heures, canicule oblige. Accessoirisée d’un lourd collier qui impose le maintient de la nuque. Dès que je pose les plats sur la petite table de notre salon, il m’y enchaîne à l’aide d’une lourde chaîne industrielle. Bien sur, je n’ai pas ma place sur le canapé, la place du chien est à terre près de son Maître. Tandis qu’il me caresse doucement la tête, je ressens cette chaleur prendre vie au creux de mon ventre. Le repas se déroule sereinement. Et le vibromasseur s’invite au dessert. La bête est maintenant totalement éveillée et tente de sortir de son trou. Néanmoins il va vite falloir qu’elle regagne sa cage, elle va devoir se terrer derrière les barreaux . De fait, le Maître fait valoir sa volonté, nulle caresse, nul effleurement ne seront permis car il a décidé d’installer des pinces.
« Je te ferme la chatte. Tu ne pourras pas te caresser ». Prise de conscience symbolique.
Les lèvres, gorgées de sang, offrant ainsi plus de prise à la pince n’ont pas d’autre choix que d’obtempérer, furieuses car bernées par la liberté entrevue. Le ventre grogne, le corps se crispe, saleté de frustration, encore une fois gagnante. Contre mon gré, j’accueille ces envahisseuses parasites, je les ai déjà pratiqué plusieurs fois. Franchement, je suis confiante de la douleur annoncée. Sauf que c’était juste sans compter de sa perversité. En fait, je n’avais pas bien saisit la signification exacte de ces paroles, :
« Je vais te fermer la chatte », étourdie que je suis.
Car ce n’est pas une paire de pinces reliées mais huit qu’il me fixe sur mes lèvres disproportionnées. Effectivement, je suis maintenant fermée à double tour. Rien ne pourrait se faufiler, encore moins un doigt. Flûte ! Mes lèvres ne sont pus roses mais noires, la chair n’est plus visible… La tendre peau est tiraillée, enfin dirais je distendue plus précisément.
Accumulées les pinces et chaînes pèsent et tintinnabulent à chaque infime mouvement. Les jambes écartées, je ne peux que noter ma fermeture provisoire et pourtant à y regarder de plus près, je constate une minuscule ouverture pour mon clitoris rebelle. d’ailleurs, insoumis, il gonfle à vue d’oeil et devient encore plus vindicatif lorsqu’il aperçoit d’abord la main de Maître s’approcher, puis dans un deuxième temps la main armée du vibromasseur agressif. Implacable, l’engin s’aplatit sur lui dans le but de le terrasser,de fait, il pivote de gauche à droite, l’attaquant sur tous les fronts. Le clitoris envoie des signaux de détresse, d’onde de plaisir au cerveau, « attention, menace de jouissance » ce que lui même traduit par des soubresauts incontrôlés et des gémissements plaintifs. Mais ceux ci se perdent devant l’assaut de mon tyran. Aucune trêve n’est possible.
La torture de mon clitoris est extrême et il ne peut se défendre qu’en libérant de la cyprine. Celle ci, s ‘écoule silencieusement, doucement ? s’échappant de mes lèvres et glissant entre les pinces. Ce liquide inoffensif provoque tout de même quelques dommages collatéraux : les pinces perdent quelque peu de leur superbe et tentent à glisser de leur point de suspension.
Observant cette révolte, le Maître revoit immédiatement sa stratégie, retire son arme et replace les pinces à leur position initiale. Est ce réellement une victoire ? Je n’en suis pas persuadée surtout devant l’invasion de ma frustration. Punaise….que c’est dur.
« tu vas rester comme ça » annonce t il
« Tu prends trop de plaisir » dit il en allumant la télévision.
Rageuse, j’accuse le coup, tremblante mais obéissante. Je reprends alors le contrôle de mon corps comme je peux. Mais je peux le faire, j’en suis capable, j’ai ma fierté, je peux supporter ces pinces. Je relève donc la tête et tente de me concentrer sur la série diffusée. De fait,mon clitoris s’apaise, regagne son antre et mes lèvres se dessèchent lentement. Un épisode puis deux.
De toutes façons,Il semble se désintéresser complètement de moi. Qu’importe, je supporte vaillamment mon emprisonnement.
En revanche, les pincements sont vifs qui plus est, se répartissent sur l’ensemble de ma vulve. OK. Je maîtrise. Enfin, à la fin du deuxième épisode, plutôt moins que plus. Les images diffusées commencent à ne plus avoir beaucoup de sens car je me déconcentre, mon esprit revenant systématiquement sur mes lèvres martyrisées. C’est pourquoi, je me mets à gigoter sur place.
« que se passe t il chienne » dit il, daignant jeter un regard sur moi.
« Rien Maître » dis je en prenant on courage à deux mains.
Il faut que je me calme. Pourtant la douleur pénètre mes chairs et mon cerveau. Je tremble.
Encore un épisode, ma vulve pulse de souffrance et de plaisir amalgamés. Je l’observe, je la devine gonfler, sous cette foret de pinces et j’écarte les cuisses en réponse. Je n’arrive plus à tenir en place.
« Tais toi un peu, je n’entends plus la télévision », je capte à cet instant son sourire moqueur. Loin d’être inattentif, il me surveille.