Les emplettes de Maître M

Le collier ne me quitte plus la nuit. C’est un fait. Et, pour être tout à fait honnête, j’ai une sensation de manque quand, pour une raison ou pour une autre, je ne le porte pas. Je chéris le geste de mon Maître lorsqu’il l’installe, vénère cette oppression autour de ma gorge exercée par la lanière de cuir et réprime souvent un soupir au matin lorsqu’il l’enlève. Ce symbolisme capital à mes yeux enclenche ma soumission.

Donc, comme de coutume, je revête ma parure de nuit et rien d’autre. Il saisit les cordes, me place sur le ventre et me manie tel un objet de sorte que mes bras soient attachés dans le dos. Mes jambes sont relevées par le jeu des cordages reliées aux poignets. Cette contrainte supplémentaire, omnipotente, me fait fermer les yeux et m’emmène plus loin sur le chemin du lâcher prise. De plus, je discerne, réjouis, la concentration et le plaisir qu’il prend à cette opération.

JE VAIS JOUIR.

De manière inattendue, il me l’a spécifié dès le début de la séance. C’est pourquoi, complètement transportée, je m’applique encore plus dans l’accomplissement de ses ordres. Je le remercie intérieurement dès maintenant bien que je souffre le martyr sous les coups secs de la canne.

Il m’a prévenu aussi que j’aurais mal avant d’atteindre l’orgasme.

Ainsi prisonnière je ne peux me soustraire aux attaques. De la même manière, je ne peux empêcher quelques soubresauts provoqués par ma souffrance qui auront seulement pour effets de resserrer davantage les liens. De fait, je suis dans l’impossibilité d’escamoter et mes cuisses prennent une allure zébrée en un rien de temps. Le choc de la canne en bambou est violent, ciblé et très cinglant. D’abord un sifflement de l’air, puis un pic de douleur, je rugis. Le manège recommence, mon Maître caresse mon corps avec la baguette quand, sans un mot, il claque mon cul et mes cuisses mises à disposition. Le rythme est soutenu, ma respiration s’accélère et je commence à transpirer. La canne est impitoyable.

Mais revenons en arrière, plus tôt dans l’après midi, mon Maître s’était absenté pour se rendre à un « vide donjon ». Se déroulant dans un appartement en banlieue parisienne consacré à cet événement, cette réunion a pour but de regrouper plusieurs artisans BDSM. Ce monde regorge d’accessoires en cuir, latex et autres objets de tortures, seulement, l’achat est d’autant plus signifiant lorsque nous pouvons rencontrer un fabricant, souvent spécialiste dans le domaine au lieu d’un site internent anonyme. De plus, les outils proposés sont personnalisés et de qualité supérieure. A son retour, je dois patienter jusqu’au soir mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer son empressement à déposer un volumineux sac dans notre chambre.

Encordée et meurtrie, je l’observe maintenant déballer ses paquets et me les présenter.

« J’ai pensé à toi, soumise. Tu vas être heureuse, je t’ai gâtée » me déclare il avec un grand sourire.

« Merci Maître » répondis je timidement.

Il extrait d’abord de son emballage, une sorte de discipline noire, majestueuse, mais qui a comme particularité de ne posséder qu’une seule et unique large lanière en cuir. La prise en main est identique mais l’impact semble plus féroce et ciblé que l’enveloppement proposé par le martinet.

« Elle se nomme la langue de vipère »

Tandis qu’il me caresse lascivement la peau avec son nouvel achat, je devine que l’impact sera franc.

Dans un second temps, je découvre, effrayée, un paddle. Bien que Je connaisse et que j’ai déjà pu tester à de multiples reprises cet instrument, je suis terrorisée à la vue de celui ci. En effet, il dispose d’une caractéristique originale : une de ses faces est cloutée !! Des pointes ont été disposées en son intérieur et ressortent de quelques millimètres à travers le bois. Il me le dépose délicatement sur le bras afin que je puisse en distinguer le piquant. Je m’inquiète réellement en me remémorant la férocité avec laquelle il utilise les paddles classiques. Devant ma mine déconfite, il m’explique :

« Ce paddle m’a réellement plu lorsque je l’ai découvert sur l’étal. Je vais pouvoir te corriger avec, et, à chaque coup, le vendeur m’a assuré que des perles de sang vont apparaître. J’ai hâte de l’essayer mais pour l’instant, je veux juste que tu te fasses à l’idée ».

A moitié rassurée car j’aurais bien évidemment l’obligation de me soumettre, je remarque qu’il range précautionneusement son nouveau jouet dans le tiroir.

« Et voici le dernier, encore un paddle, ma belle chienne » dit il en maniant un instrument encore plus excentrique.

Celui ci est composé d’une tige en acier qui se prolonge sur une surface en bois très exiguë en forme de cercle munie de rivets disposé en rond.

« Comme tu peux le distinguer, sa proportion particulière va permettre un impact plus agressif, plus extrême. En revanche, tu n’as peut être pas compris le rôle que va jouer les rivets. Ainsi disposés, ils vont dessiner de jolies fleurs sur ta peau ».

Comme pour illustrer ses paroles, il me frappe, doucement, mais dont la douleur me fait déjà bondir dans mes cordes, sur ma jambe à disposition. Et telle une prémonition, le dessin rouge vif apparaît sous ses yeux ravis.

« Tu vas bien t’amuser ma chienne » rit il.

Son discours me laisse dubitative et en réalité ne m’apaise pas vraiment. Enfin, il a conclu ses emplettes par l’achat de quelques bougies à cire froide.

« Es tu heureuse, soumise ? »

J’acquiesce, livide devant ces présents.

Pour l’heure, mon Maître a d’autres projets. Ce petit intermède bien qu’alarmant sur les projections qu’il laisse supposer, a reposé les inflammations abandonnées par la canne. La trace perdure mais la chaleur s’est effacée. Il me délie et je souffle un peu d’assouplir mes membres ankylosés. Je suis néanmoins dans un état d’excitation surélevé.

Son envie immédiate est sexuelle, du sexe bestial. Promptement mise à quatre pattes sur le lit, il pilonne ma chatte avec ferveur. Galvanisée par sa permission de jouir, je réagis comme une furie.

« Pas maintenant salope. C’est moi qui décide du moment »

« pour l’instant, je me masturbe dans ta chatte » déclare t il, haletant.

Je suis comme un robot enfin un robot qui se détraque, en train de disjoncter entre le besoin de jouissance du corps et l’ordre enregistré par mon cerveau. Cette opposition est toujours une torture.

« Maintenant, ton cul » dit il essoufflé, en plongeant sa queue dans mon anus sans aucune préparation.

Je gémis à peine, tellement prête et dilatée. En fait, je hurle comme une démente. Je prie dans ma tête pour qu’il me délivre de mon tourment. Comme un cadeau que l’on promet à un enfant, je ne pense qu’à ça. Une deuxième fleur vient décorée inopinément ma fesse droite.

Lui même à quatre pattes sur moi pour un meilleur angle de pénétration, il claque violemment son corps contre le mien. Je suis à moitié écrasée par son poids et son mouvement.

« Vas y chienne, jouis » prononce il, enfin.

A l’instar d’une surprise, mon cerveau met quelques secondes à comprendre la signification de cette déclaration. Puis, comme un barrage que l’on ouvre, mon ventre se dénoue. D’abord un mince filet d’eau puis un torrent d’eau déboulant tout sur son passage, mes cris se sont transformés en beuglements. Les membres tendus, je ne fais même plus attention à ce qu’il fait, dominée par cette puissance venue de mes entrailles.

Lorsque je reprends conscience, il s’est retiré et je me rends compte que je suis avachie sur le lit telle une loque.

« Ce n’est pas fini. Je n’ai pas encore joui, chienne. Mets toi à terre ».

Je me glisse sur le sol, encore dans ma bulle et demeure à genoux, attendant son ordre.

« Je vais me branler et tu lécheras le sperme de ton Maître »

En extase, je redresse les yeux vers ce vit qu’il secoue violemment. Mon Maître se dresse devant moi, les jambes écartées. Je ne rencontre pas son regard, je ne peux pas.

Il atteint l’orgasme en grognant et se répand sur le parquet.

« Lèche mon foutre, salope. Je me suis masturbé en admirant les fleurs qui décorent ton cul »

Je me précipite, terrassée par son ascendant, sortant ma langue nettoyer le sol. Je me délecte de chaque goutte et m’applique, le cul en l’air face à lui.

« Sers toi de ta langue comme d’une serpillière » dit il méprisant

Humiliée mais soucieuse de lui obéir, je n’épargne aucun centimètre carré.

« Bien, tu vois à quoi tu me sers ? »

Je couine doucement et me blottis contre sa peau tandis que nous regagnons notre lit.

« Merci Maître » et il me serre encore plus fort dans ses bras.

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